Dr Bernard Stoffel, ©2005

 

Expression relativement courante dans le monde équestre, le « coup de sang » peut revêtir plusieurs significations.

 

Ainsi, le dictionnaire nous apprend : « Coup de sang (prendre le), coup de sang (prendre un) ; coup de sang (donner un) : s'énerver, se mettre en colère ; mettre en colère ». Il s’agit ici d’une forme figurée qui s’applique certainement plus souvent aux humains qu’aux équidés….

 

En ce qui concerne les chevaux de compétition, cette expression désigne un ensemble de symptômes liés à un trouble musculaire souvent aigu : raideurs musculaires et douleurs d’apparition soudaine, sudation, oedèmes des membres, muqueuses conjonctivales congestionnées,….

 

On trouve parfois le cheval dans cet état au box, mais la crise peut apparaître pendant l’effort, ou même après l’exercice ou la compétition.

Les symptômes peuvent être plus ou moins sévères. Selon leur sévérité et leurs conditions d’apparition,  le vétérinaire pourra employer les termes de « maladie du lundi », de « myosite», de  « syndrome d’azoturie », de « tying-up », de « rhabdomyolyse » ou encore de « myoglobinurie paroxystique », voire de « fourbure » si des signes plus graves apparaissent.

 

En tout état de cause, toutes ces appellations ramènent à une anomalie du fonctionnement musculaire : une myopathie.

 

Cet exposé tente de décrire ce phénomène complexe et d’expression très variable suivant le plan suivant :

  • Données physiologiques :
  • Morphologie microscopique du muscle
  • Mécanismes énergétiques
  • Type de fibres musculaires
  • Processus pathologique :
  • Perturbation de l’unité fonctionnelle du muscle
  • Troubles musculaires
  • Paramètres biologiques
  • Troubles généraux
  • Attitudes à adopter :
  • Mesures immédiates
  • Traitement vétérinaire
  • Prévention :
  • Nutrition
  • Entraînement

 

Quelques données physiologiques :

 Le muscle est constitué par un ensemble de fibres musculaires, délimitées et orientées par du tissu conjonctif. Chaque fibre musculaire est constituée d'unités répétitives microscopiques.

L'unité répétitive est appelée le sarcomère :

  • Il mesure environ 20 µ (1 micron=1millième de mm) de long ;
  • il est constitué principalement de myofilaments de myosine, d'actine, de tropomyosine et de troponine. Ce sont des protéines contractiles.
  • son fonctionnement est contrôlé par le système nerveux, par l'intermédiaire de médiateurs neurochimiques, d'ions Ca et mg.

 

Ces protéines contractiles, pendant leur travail, trouvent leur énergie dans l'ATP (Adénosine Triphosphate), qu'elles dégradent en ADP (Adénosine Diphosphate), par action enzymatique.

Pendant la contraction musculaire, l'ATP doit être reconstitué.

Pour que ces réactions se produisent, il faut de l'énergie, apportée par la dégradation des stocks de substrats présents dans l'organisme : les hydrates de Carbone sous forme de Glycogène, les acides gras sous forme de Triglycérides, et les protéines métabolisées selon des processus complexes.

 

Cet apport d'énergie est assuré par trois processus principaux qui se succèdent au cours d'un effort musculaire.

  • Tout d'abord, les premières secondes de l'exercice sont assurées par la dégradation des réserves de Phosphocréatine La capacité de ce processus est limitée, car les réserves de Phosphocréatine sont faibles.
  • La phase anaérobie (sans oxygène) prend le relais : le Glycogène (réserve de glucides, les sucres, stockée dans le foie et les muscles) est dégradé en libérant des unités de glucose, qui fournissent chacune deux molécules de Pyruvate, deux molécules d'Hydrogène, et de l'énergie. En l’absence d’oxygène, les deux molécules de Pyruvate se combinent aux deux molécules d'hydrogène pour former de l'acide Lactique. Cet acide, en s'accumulant, va diminuer le pH musculaire- ce qui correspond à une augmentation de l’acidité locale.
  • A ce moment, l'arrivée d'Oxygène en quantité suffisante permet la mise en route des processus aérobiques : les sucres et les graisses sont dégradés dans les mitochondries cellulaires, uniquement en présence d'Oxygène : ce processus aboutit à la formation d'acide Carbonique, d'eau et d'énergie en grande quantité. L'efficience de ce processus par rapport aux autres est très grande : il consomme peu de substrats et produit des déchets facilement assimilables. Le muscle utilise non plus ses propres réserves, mais les réserves corporelles.

 

Par coloration artificielle, on peut identifier avec certitude quatre types de fibres musculaires squelettiques, les types 1, 2a  2b et 2c.

Les fibres de type 1 sont des fibres rouges, capables d'action soutenue, riches en enzymes oxydatifs ; Elles sont dites rouges, car elles sont riches en myoglobine, qui sert à transporter l’oxygène dans le muscle : c’ est une protéine voisine de l’hémoglobine, qui , elle , sert à transporter l’oxygène dans le sang.

Les fibres 2b sont des fibres blanches à équipement enzymatiques appartenant surtout aux processus anaérobies : elles sont capables d'action soudaine et rapide. Ce sont elles qui permettent au cheval des changements de rythme pendant le parcours.

Les fibres 2a et 2c sont des intermédiaires.

L'entraînement et la génétique peuvent changer la proportion de ces fibres dans les muscles.

Plus la distance à parcourir est courte, plus la part des processus anaérobies dans l'apport énergétique est prépondérante, et vice versa.

 

Le processus pathologique

Le phénomène commence en réalité au niveau microscopique du sarcomère, cette unité cellulaire contractile de la fibre musculaire.

 

Cette unité est fonctionnelle dans des conditions spécifiques :

  • zone de pH (d’acidité) limitée,
  • conditions d’hydratation optimale et équilibre en électrolytes,
  • disponibilité en ions Calcium et Magnésium, ainsi qu’en neuro-médiateurs chimiques,
  • disponibilité en enzymes et coenzymes,
  • Par ailleurs, d’autres critères non quantifiables interviennent : la génétique (on sait que certaines « familles » sont prédisposées), le climat hormonal sexuel (les pouliches sont plus souvent sujettes au coup de sang à certains moments de leurs cycles), le stress (qui influe aussi sur les hormones du cortex surrénal et sur la thyroïde), les conditions d’environnement (pression atmosphérique, champs magnétiques) qui influencent (in)directement le métabolisme général, ….

 

Ces données physiologiques « microscopiques » permettent de mieux comprendre les processus pathologiques qui vont être exprimés par les symptômes du « coup de sang ».

 

C’est en réalité la « mise hors-service » concomitante d’un grand nombre de fibres musculaires, dans les muscles qui va déclencher les réactions inflammatoires et douloureuses et retentir sur le métabolisme général.

Même si on a bien compris qu’il existe toute une série de conditions prédisposantes, l’élément déclenchant principal est bel et bien la baisse du pH musculaire, due à l’accumulation d’acide lactique.

Cette accumulation d’acide lactique musculaire est due :

  • A un excès de dégradation du glycogène, dont le stockage intramusculaire a été trop important pendant une phase de repos,
  • A des carences enzymatiques de fonctionnement, de détoxication et de protection des cellules musculaires,
  • A un déficit circulatoire dans les muscles, entraînant une mauvaise élimination de l’acide lactique par le sang, ainsi qu’un retard de l’apport d’oxygène,
  • A un déficit respiratoire qui ne permet pas de « charger » suffisamment en oxygène l’hémoglobine présente dans les globules rouges.

Bien entendu, toute situation pathologique, qu’elle soit virale, bactérienne ou non-biologique, qui affecterait les grands équilibres métaboliques, engendrerait les mêmes effets désastreux sur le fonctionnement musculaire.

 

La baisse du pH  provoque une souffrance des cellules musculaires qui va mettre en route des phénomènes inflammatoires et/ou de nécrose des fibres musculaires, en particulier des fibres de type II, dont on a vu qu’elles étaient plus spécialisées dans les efforts brefs, anaérobies, et donc plus riches en glycogène.

L’inflammation entraîne normalement calor (chaleur), rubor (rougissement), tumor (gonflement) et dolor (douleur) : c’est bien ce qui se produit dans les zones musculaires lésées.

Si la baisse de pH est transitoire et de faible intensité, la situation pourra s’améliorer rapidement, mais très souvent, les phénomènes inflammatoires et nécrotiques peuvent donner lieu à des dégénérescences irréversibles des protéines musculaires qui vont perdre leurs propriétés contractiles. C’est pourquoi un cheval qui a « fait un coup de sang » doit toujours être considéré comme un récidiviste en puissance, parce que l’intégrité musculaire a été mise à mal.

 

Les cellules musculaires lésées vont laisser échapper dans le sang des enzymes et de la myoglobine, dont le dosage pourra servir de paramètre pour mesurer l’importance des lésions :

  • La CPK (Créatine PhosphoKinase) est une enzyme assez spécifique des muscles (et du cœur). Un pic se situe déjà 5 à 6h après un effort musculaire (valeurs normales : 150 à 200 UI/l) ;
  • Les transaminases ASAT (ou SGOT) sont moins spécifiques de la souffrance musculaire, mais témoignent bien des processus inflammatoires. Leur concentration s’élève moins rapidement, mais diminue aussi bien moins vite (valeurs normales : 300UI/l).
  • La présence de myoglobine sera mesurée dans le sang ou dans les urines. Nous avons vu que la myoglobine était le pigment musculaire responsable du transport d’oxygène intramusculaire, et sa présence dans le sérum est détectable très rapidement après un incident musculaire, ainsi que dans les urines. Ainsi plus la couleur des urines sera ambrée, ou carrément foncée, plus la blessure musculaire sera importante.

La concentration importante de myoglobine dans les urines indique aussi -et surtout-  un mauvais pronostic des répercussions du coup de sang, parce qu’elle va endommager sérieusement la fonction de filtration des reins, ce qui peut induire une insuffisance rénale aiguë ou subaiguë. Cette insuffisance rénale peut même être suffisamment grave pour entraîner la mort du cheval dans certains cas.

D’autres paramètres d’analyse biologique sont pris en compte pour déterminer la gravité des troubles. La fonction hépatique sera examinée par les taux de bilirubine et d’enzymes plus spécifiques (γGT, PAL). La fonction rénale sera bien explorée par le dosage de l’urée et de la créatinine,  paramètres très constants chez le cheval.

Tous ces paramètres de biologie clinique sont interdépendants et peuvent indiquer différentes situations pathologiques. D’autres valeurs hématologiques ou biochimiques sont utilisées par le vétérinaire pour préciser tant le diagnostic que le pronostic.

 

En effet, ces troubles musculaires ont un retentissement important sur l’ensemble de l’organisme et des grands systèmes :

  • Le système cardio-vasculaire est affecté par la baisse du PH dans le sang, qui entraîne une vasoconstriction dans les tissus (diminution de l’irrigation), qui diminue encore les possibilités d’élimination de l’acide lactique musculaire et y aggrave la situation ! Les autres réseaux capillaires sont également affectés dont ceux des pieds (ce qui peut déclencher une « fourbure »).
  • Le système respiratoire réagit aussi à l’acidémie (pH acide du sang) et la respiration du cheval s’accélère mais les échanges gazeux sont rendus moins efficients à cause des perturbations vasculaires et de la diminution de l’amplitude due à la douleur musculaire, (l’épistaxis -saignement de nez- est une complication courante) ;
  • Le système excréteur est mis à mal également par l’accumulation de déchets toxiques (en particulier la myoglobine) qui diminue la filtration rénale ;
  • « L’état d’alerte » général de  l’organisme perturbe aussi la fonction digestive et le cheval peut souffrir de coliques qui viennent encore compliquer la situation.
  • L’acidémie, la sudation importante due à la douleur et l’inflammation des muscles perturbent l’équilibre en électrolytes du sang et entraînent un état de déshydratation.

 

En résumé :

Dysfonctionnement de la contraction musculaire > dégénérescence des protéines contractiles

Lésions des fibres musculaires > douleur et contracture musculaire, acide lactique en excès, déchets cellulaires

Coup de sang > perturbation générale

 

Attitude à prendre

La raideur est habituellement le premier signe à apparaître ; on peut trouver le cheval ainsi au box le lendemain d’un exercice intense ; ou bien au début de l’exercice, le cheval se met à raccourcir sa foulée ; la crise peut aussi survenir après l’exercice.

Bientôt apparaissent une sudation plus ou moins profuse et des manifestations douloureuses, en particulier au niveau des muscles de l'arrière-train. La respiration est perturbée et les muqueuses sont congestionnées.

C’est le signe que les muscles se contracturent et que l’acidité s’installe.

A ce moment, il est capital d’arrêter et d’immobiliser le cheval pour éviter que les fibres musculaires contractées se déchirent, puisque elles ont  perdu -temporairement  du moins- leurs propriétés contractiles et élastiques.

Afin de stimuler la circulation périphérique, on peut le masser doucement, éventuellement à l’aide d’une embrocation, et le couvrir afin qu’il ne prenne pas froid.

Si on est éloigné de l’écurie, le mieux est d’aller chercher un van pour le ramener dans un box bien abrité, en le déplaçant aussi peu et aussi doucement que possible.

Il convient d’appeler immédiatement le vétérinaire qui examinera le cheval, demandera des tests biologiques et lui administrera les traitements adéquats qui viseront :

  • à assurer l’équilibre en électrolytes du sérum et en neutraliser les acides (perfusion de solutions balancées en fonction du pH),
  • à diminuer la douleur et l’inflammation (antalgiques, anti-inflammatoires),
  • à protéger les cellules (vitamine E et C, anti-oxydants, oligoéléments),
  • à restaurer les fonctions hépatiques (hépatoprotecteurs) et rénales (diurétiques doux, pour ne pas aggraver la déshydratation),
  • à prévenir éventuellement les perturbations du transit (huile de paraffine per os)

Le vieux remède de la saignée se justifie, car elle stimule la soif et permet la dilution des acides et déchets parce que le cheval boit spontanément.

Pendant les jours suivants, il conviendra de garder le cheval à la diète, en lui distribuant seulement du fourrage. Le retour à une alimentation habituelle et au travail se fera après retour à la normale de sa souplesse et des paramètres biologiques.

Dans certains cas, ce délai de convalescence peut être assez long : des semaines, voire des mois. En tout cas, il vaut mieux attendre un peu plus longtemps et revenir progressivement que reprendre trop tôt.

Un cheval qui a fait un coup de sang un jour est toujours un récidiviste en puissance et pour ceux là plus encore que pour les autres, la prévention s’impose.

Il faut aussi se méfier des chevaux qui présentent des symptômes légers, mais régulièrement: l’accumulation des lésions diminuera leur potentiel et pourra conduire à une crise plus grave.

Prévention

On voit bien qu’un coup de sang peut prendre une tournure assez grave, voire mortelle.

Sans en arriver à cette extrémité, il est réel que les troubles musculaires légers sont une des causes parmi les plus fréquentes de ce qu’on appelle «l’intolérance à l’effort ».

Ce sont les circonstances et  les sensibilités individuelles qui détermineront la gravité des symptômes.

 

Il faut éventuellement aussi tenir compte d’une prédisposition génétique et ce sera l’art de l’éleveur d’éviter les « mariages » à risques, même s’il peut s’avérer que, comme dans la compétition automobile, les « moteurs » les plus fragiles soient aussi les plus performants, ou vice-versa.

 

En tout état de cause, une bonne surveillance et des mesures hygiéniques préventives permettent d’éviter que de tels incidents se produisent.

Ces mesures concernent l’alimentation et l’entraînement :

 

Mesures alimentaires :

L’alimentation est très importante, tant à l’élevage qu’à l’entraînement. Chaque écurie a sa propre « recette », utilise des aliments de différentes marques et des fourrages de différentes provenances. Cependant des grands principes doivent être respectés :

  • la ration quotidienne doit être équilibrée en énergie et en matières azotées, compte tenu de la dépense énergétique, du caractère du cheval et de ses aptitudes,
  • la ration du jour de repos doit être allégée, surtout dans sa fraction de céréales, et ce jour-là, une petite récréation au paddock permet de dépenser le trop-plein d’énergie,
  • le pH du sang est très dépendant du pH intestinal et il est clair que le maintien d’un pH intestinal proche de la neutralité aura un effet préventif. Dans ce but, il faut distribuer suffisamment de fourrages, voire supplémenter la ration avec des argiles, ou des probiotiques qui aident à maintenir une flore de type neutre et non acidophile.
  • La ration doit contenir aussi suffisamment de vitamines et d’oligo-éléments, qui interviennent dans les processus métaboliques de fonctionnement et de protection des cellules.
  • Bien entendu il faut que le cheval soit abreuvé correctement avec une eau de bonne qualité, équilibrée en ions et pauvre en nitrates. Eventuellement on peut lui administrer des électrolytes en supplément, surtout lors des transports, exercices ou compétitions.

 

Mesures d’entraînement :

Dès le plus jeune âge du cheval de compétition, l’objectif doit être d’éviter tout incident musculaire qui entamera son potentiel. C’est pourquoi il est impératif de ne pas « forcer » les jeunes chevaux, sous peine de diminuer la longévité de leur carrière.

Pour les chevaux plus âgés aussi, ou pour les sujets à risques, quelques grands principes -de bon sens- doivent être respectés :

  • Suivre un programme s’entraînement cohérent à long terme, qui permet au cheval d’acquérir suffisamment d’endurance en développant une capacité cardio-vasculaire optimale, mais aussi une capacité de changement de rythme.
  • Bien échauffer avant un effort : l’échauffement permet aux mécanismes enzymatiques de se mobiliser, aux réseaux capillaires de s’ouvrir pour permettre une irrigation optimale des masses musculaires, et aux fonctions cardiaques et respiratoires de se mettre en route. Ce temps d’échauffement doit être suffisamment long (au moins 30 minutes). En cas de temps froid, il faut couvrir les masses musculaires au début.
  • Bien détendre après l’effort : le temps de récupération doit être au moins aussi long que l’échauffement et a la même importance.
  • Utiliser de l’eau tiède, et non glacée, pour laver le cheval en revenant de la piste,
  • Eviter dans la mesure du possible toute situation stressante pour le cheval,
  • Eviter de pousser le cheval dans ses derniers retranchements : il est toujours imprudent d’explorer les limites d’un cheval à l’entraînement,
  • Si en compétition l’intensité de l’effort a manifestement amené le cheval à son maximum, il faut lui laisser ensuite une période de récupération suffisante.

 

Conclusion

Un « coup de sang », qu’il soit léger ou sévère, est toujours grave pour un cheval de compétition car il entame, peu ou prou, le potentiel athlétique et les facultés de récupération.

De plus il peut être le signe annonciateur de beaucoup d’autres problèmes !

Mieux vaut l’éviter !